La Méditerranée romaine
#Le Principat
En -27, le Sénat décerne à Octave les titres de « premier » des citoyens (en latin, princeps), lui donnant l'autorité suprême. À partir de cette date, on parle de Principat pour désigner le gouvernement de l'Empire romain par un seul homme. Octave prend le nom d’Auguste, titre jusque-là réservé aux dieux. Honoré pour avoir rétabli la paix, il est également surnommé « fils du divin César », ce dernier ayant été divinisé après sa mort.
Le Sénat continue de siéger et les magistrats sont toujours élus par le peuple. Mais c'est l'empereur qui nomme les sénateurs, propose les lois et désigne des candidats pour les élections. Octave Auguste met en place le culte impérial. À sa mort, l’Empereur est déifié, c’est ce que l’on appelle l’apothéose.
L’Empereur cumule donc pouvoirs temporels et pouvoir spirituel. Rome étend continuellement son territoire par des guerres et des conquêtes. Elle impose son autorité à toute l'Italie, puis à des territoires de plus en plus lointains bordant toute la Méditerranée et s'étendant même, par la suite, à l'actuelle Angleterre. En -27, Auguste réorganise le découpage provincial. Toutes les provinces, parcourues par un réseau de voies romaines, sont astreintes au versement d'un impôt (le tributum). La sécurité de l'Empire est assurée par une armée permanente stationnée sur le limes, fortifications aux frontières. Auguste fonde également un service de postes afin de faciliter les relations entre les administrations des provinces.
Au sein de l'Empire, l'Italie conserve un statut à part : tous ses habitants sont citoyens. La cité reste le cadre essentiel de la vie politique et culturelle. Peu à peu, la citoyenneté romaine s’étend. L’édit de Caracalla (en 212 après JC) accorde la citoyenneté à tous les hommes libres de l'Empire, ce qui favorise la romanisation.
#Échanges culturels et religieux dans l’Empire
Dans les colonies, le modèle romain se diffuse, notamment à travers un plan type. L’architecture et les monuments des villes sont typiques de la civilisation gré́co-romaine et de ses modes de vie : théâtres, cirques, aqueducs pour acheminer l'eau vers les thermes et les fontaines. C’est la romanisation.
Au niveau religieux, les Romains ne cherchent pas à imposer leurs croyances et divinités. Les différents peuples de l’Empire conservent leurs cultes traditionnels, composés de dieux multiples, comme Horus et Osiris en Égypte, ou Zeus et Athéna dans le monde grec. Inversement, d’autres religions influencent la société romaine. Dans les villes d'Italie comme Rome et Pompéi, on trouve ainsi des temples dédiés à la déesse égyptienne Isis, ou au dieu Mithra, originaire de Perse. Dans ce contexte de syncrétisme culturel et religieux, les autorités romaines attachent donc une grande importance au culte impérial qui honore les empereurs tels des dieux après leur mort. Avant tout politique, ce culte est le ciment de l'Empire et témoigne de la loyauté des provinces, tous les habitants sont tenus d’y participer. Les juifs, et par la suite les chrétiens, qui proclament l'existence d'un unique dieu et donc refusent le culte impérial, sont ainsi d’emblée suspects de trahison.
#Christianisation et invasions (IVe siècle et Ve siècle après JC)
#Persécution des chrétiens
Les premiers chrétiens suivent les routes commerciales qui traversent l’Empire romain, se livrant à la prédication. Du fait de leur monothéisme et de leurs pratiques rituelles, les chrétiens étaient considérés comme une secte secrète et criminelle. Peu à peu, des rumeurs accusant les chrétiens d'inceste, d'anthropophagie, de meurtres rituels, d’orgies, etc. commencent à circuler. Les persécutions sont souvent spectaculaires, pour renforcer l’image punitive de la justice de l’Empire.
À partir du IIIe siècle, les persécutions se généralisent, à l'heure même où le christianisme commence à s'implanter durablement. Mais les persécutions sont un échec, ayant l’effet inverse de celui escompté. Le martyre s'impose en effet comme une forme de sainteté. Le succès de cette religion est dû en partie à l'idée du Salut accessible à tous, alors que les religions polythéistes ne répondent plus aux attentes des fidèles.