Des mobilités généralisées
Les mobilités humaines n'ont jamais été aussi importantes que depuis le début du XXIe siècle.
Chaque jour, des dizaines de millions d'individus se déplacent pour des raisons économiques, professionnelles, familiales, touristiques ; de manière temporaire ou définitive. Les migrations et les mobilités touristiques internationales révèlent l'importance d'une planète hyper-nomade.
On analysera ici les facteurs et les enjeux de ce phénomène planétaire. Puis, on fera le compte des tendances des mobilités touristiques internationales, et enfin, des mobilités, transports et enjeux d’aménagement en France.
#1. Un phénomène planétaire
#A. Nombre croissant des déplacements et localisation
#a) Diversité des facteurs
Chaque jour, des milliers de personnes se déplacent et traversent les frontières pour des motifs économiques, politiques et climatiques. Ainsi, pour ces migrants, il peut s'agir de :
- fuir la misère, pour des habitants de pays dont l'IDH (indice de développement humain) est faible, comme certains pays d'Afrique subsaharienne, comme le Niger ;
- fuir le danger lié à la guerre, comme la Syrie ;
- d'échapper aux persécutions, comme les Ouïghours quittant le Xinjiang en Chine ;
- partir travailler dans un autre pays, pour le compte d'une entreprise (61 % des migrants sont des travailleurs) ;
- fuir des conditions climatiques de plus en plus hostiles, migrations que le réchauffement climatique intensifie.
#b) Un nombre de migrants en augmentation
Selon l'ONU, 258 millions de personnes résidaient officiellement en dehors de leur pays d'origine en 2018, soit deux fois plus qu'au début des années 1980.
Malgré cette augmentation, la part des migrants dans la population mondiale demeure stable, autour de 3,5 %. Le monde pourrait compter près de 320 millions de migrants en 2020.
#c) Des acteurs nombreux
Les acteurs de ce phénomène migratoire sont nombreux :
- des entreprises internationales, firmes transnationales (FTN), peuvent demander à leurs salariés de travailler à l'étranger (expatriés) ;
- les États définissent des politiques migratoires plus ou moins restrictives ;
- des institutions internationales, comme l'ONU, qui, aux frontières de pays en guerre, gère les camps de migrants ;
- des organisations régionales, comme l'agence Frontex (chargée de la surveillance des frontières de l'UE) lutte quant à elle contre l'immigration clandestine.
#d) Régions de départ et d'arrivée
Les grandes régions de départ sont :
- L'Amérique centrale et andine
- Le Maghreb, l'Afrique occidentale et orientale
- La Chine, L'Inde et l'Asie du Sud-Est
Les grandes régions d'arrivée sont :
- L'Amérique du Nord
- L'Europe occidentale
- Le golfe Persique
#B. Des flux à plusieurs échelles
#a) Les migrations internationales
Les pays développés accueillent 57 % des migrants, mais certains pays ont émergé comme foyers de réception de ces flux (Arabie Saoudite, Afrique du Sud, Colombie) ou comme pays de transit (Turquie, Mexique).
On compte 76 millions de migrants sur le continent européen, soit 30 % du total mondial, dont 53 millions pour l'Union européenne.
L'Amérique du Nord compte ensuite 54 millions de migrants, dont 49 millions pour les États-Unis.